Le retard de phase du sommeil à l’adolescence : Bases Neurobiologiques.
- ISFORT MAROC
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À l’adolescence, des modifications biologiques affectent le rythme veille-sommeil, entraînant un endormissement tardif malgré une fatigue apparente. Ce phénomène, appelé retard de phase, résulte d’interactions complexes entre mécanismes neurobiologiques, influences comportementales et environnementales. Mieux le comprendre permet d’envisager des réponses adaptées.

1. Une évolution biologique normale
Le retard de phase n’est ni pathologique ni volontaire : il découle de la maturation du cerveau et de l’horloge circadienne. La sécrétion de mélatonine se décale naturellement vers des heures plus tardives à la puberté, entraînant une préférence pour des horaires de sommeil nocturnes (Carskadon et al., 1993).
2. Chronotypes et adolescence
Durant cette période, la majorité des jeunes développe un chronotype vespéral. Comme le souligne Jacques Taillard (CNRS), ces chronotypes ne se stabilisent qu’au début de l’âge adulte, rendant les horaires scolaires précoces inadaptés pour beaucoup.
3. Lumière, écrans et hyperéveil
La lumière est le principal synchroniseur de l’horloge interne. Or, l’exposition prolongée aux écrans en soirée (lumière bleue, contenus stimulants) retarde l’endormissement en inhibant la mélatonine et en activant l’éveil cognitif (Rey, INSV ; Chang et al., 2015).
4. Conséquences et stratégies
Ce décalage entraîne une dette de sommeil, responsable de troubles cognitifs, émotionnels et scolaires. Les stratégies recommandées incluent :
régularité des horaires de sommeil,
réduction de l’usage des écrans avant le coucher,
exposition à la lumière naturelle en journée,
adaptation des horaires scolaires lorsque possible.
Conclusion
Le retard de phase chez les adolescents est un phénomène biologique normal. Une meilleure prise en compte de ses mécanismes permettrait d’améliorer la qualité de vie, la réussite scolaire et la santé mentale des jeunes.
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